Résumés > ESTEVE Isabelle & MONTIGON Sabah

Faire face à l’urgence pour accompagner les (futurs)professionnels signants : défis, enjeux, pratiques de la création de ressources professionnelles de et en LSF

 Isabelle Estève ∗1,2, Sabah Montigon ∗ 3

1 Laboratoire LIDILEM – Université Grenoble Alpes, Université Grenoble Alpes – France

2 LIDILEM - UFR LLASIC – Université Grenoble Alpes – France

3 UFR LLASIC – Université Grenoble Alpes – France

Cette communication abordera les problématiques d’enseignement/apprentissage de et en LSF à destination d’un public professionnels/futurs professionnels à travers deux formations spécifiques : la celle des futurs enseignants-formateurs de LSF d’une part, et celle des professionnels sourds et entendants exerçant dans un environnement de collaboration bilingue au sein d’un service public d’urgence destiné aux publics sourds, d’autre part. Comme nous l’avons déjà évoquées ailleurs (Auteurs, 2021) " compte tenu de l’état de description de la LSF, et du fait que cette langue est une langue ancrée dans l’oralité – ne bénéficiant pas de système d’écriture –, les usages de la LSF sont nécessairement dynamiques, évolutifs et hétérogènes ". Dès lors la formation des professionnels signants dans leur ensemble pose un défi central, et relativement peu renseigné dans la littérature, tant d’un point de vue sociolinguistique que didactique (voir Guérin, 2011, pour l’enseignement du français). Nous aborderons ici les dispositifs expérimentaux que nous avons développés pour accompagner les professionnels faisant face à l’urgence de transmission qu’elle soit communicative et/ou didactique, urgence qui concernent également les enseignants-accompagnateurs de cette professionnalisation. Force est de constater qu’il ne s’agit pas seulement d’enseigner la et en LSF compte tenu de l’état actuel de description de cette langue et orale qui plus est. En effet, outiller les apprenants (professionnels ou futurs professionnels) et les impliquer dans une démarche plus largement sociolinguistique sur leurs pratiques de la LSF, pour pouvoir penser cette langue et son fonctionnement dans l’ensemble de ses variations discursives, (socio)linguistiques, stylistiques est un préalable indispensable. Nous illustrerons

ainsi notre propos, bien au-delà de l’enseignement formel de et en LSF, en rendant compte des dispositifs de créations collaboratives de ressources professionnelles (notamment glossaire bilingue multimodal entre autres ressources métiers). Ces ateliers donnent lieu à des réflexions linguistiques et sociolinguistiques (vocabulaire formel/informel, registre de langues, adaptation communicative, notamment) et sont à notre sens un passage nécessaire pour non seulement, autonomiser l’apprentissage/l’appropriation de la langue de ces professionnels-apprenants réflexifs (Vanhulle, 2009), mais également plus largement participer à la formalisation des " bricolages " professionnels et à l’amélioration des pratiques linguistiques professionnelles en LSF, et pouvoir ainsi créer des ressources en LSF partageables et partagées. Ces ateliers offrent par ailleurs des occasions didactiques où circulent une matière sociolinguistique précieuse tant pour les enseignants-accompagnateurs que pour les professionnels ou futurs professionnels acteurs de l’évolution de la LSF au quotidien.

Référence bibliographique

Auteur 2019

Auteur, 2021

Guérin, Emmanuelle. (2011). " Sociolinguistique et didactique du français : une interaction

nécessaire ", Le français aujourd’hui, 2011/3 (n◦174) : p. 139-144. (en ligne : https://www.cairn.info/revue-le-francais-aujourd-hui-2011-3-page-139.htm)

Vanhulle, Sabine. (2009). Un " genre réflexif " pour travailler avec des savoirs hétérogènes. Dans R. Étienne (dir.), L’université peut-elle vraiment former les enseignants : Quelles

 

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