Résumés > SALAM Pierre

Rendre l’université accessible aux exilés malgré l’urgence

Pierre Salam ∗ 1,2

1 UM – CREN – France

2 Centre de recherche en éducation de Nantes – Le Mans Université – France

 

Faire des études à l’université a toujours été un facteur d’inclusion sociale des migrants, car cela facilite à la fois les rencontres et des échanges tout en ouvrant l’accès à des emplois. Les centres de langues ont accompagné cette transition à travers des formations adaptées et des parcours préparatoires. Cependant, cette voie s’apparente parfois au parcours du combattant, surtout pour les étudiants en exil. Le premier obstacle à dépasser est la validation d’un niveau (B2-C1) du CECRL, en français écrit et oral. Même en maitrisant la langue, la réussite dans le système universitaire nécessite aussi de développer des pratiques nouvelles d’affiliation, mission encore plus complexe pour un étudiant exilé ayant suivi une scolarité, et parfois un début de formation universitaire, dans un pays avec des codes culturels différents de ceux des étudiants français. Ces difficultés sont multipliées quand on est en situation d’exil, choisi ou pas, car il faut s’adapter rapidement pour retrouver une nouvelle stabilité. Pour répondre à ce besoin, comme de nombreuses universités françaises, nous avons construit en urgence des dispositifs comme le Diplôme Universitaire Passerelle (DUP), les cours du soir ou encore les formations en langue

professionnelle. Pour y arriver, nous avons répondu à des appels à projets dédiés à l’intégration des migrants en France. Cette communication à la fois à rendre compte des actions développées pour répondre à cette urgence, urgence qui fut augmentée par les différentes crises comme celle en Afghanistan ou en Ukraine, et à prendre la distance nécessaire pour définir l’impact de ces actions. Après une présentation des actions, nous analyserons les choix pédagogiques et les méthodes développées par les enseignants pour répondre aux besoins des apprenants. Nous nous focaliserons sur les actions visant à les préparer à l’intégration à l’environnement universitaire.

D’un point de vue institutionnel, nous nous interrogerons sur la place que peuvent prendre ces dispositifs d’inclusion des réfugiés dans la politique des langues d’une université ainsi que celle du territoire. Enfin, nous tenterons de comprendre les réactions des acteurs face à ces adaptations en urgence, afin de proposer des moyens de prévention et d’accompagnement à la transition.

 

Mots-Clés: migrant adaptation transition université

Personnes connectées : 3 Vie privée
Chargement...