Résumés > PRUNET Anne

Quand la contrainte de l’impossible présentiel est levée : que reste-t-il des pratiques mises en place pendant le confinement dans les cours de langue ?

Anne Prunet ∗ 1,2

1 Laboratoire du Crisco (Centre de recherches interlangues sur la signification en contexte) – Université

de Caen : EA4255 – Bat. n03, SA S13, Esplanade de la Paix, CS14032, 14032 Caen, France

2 Linguistique, Ingénierie, Didactique des Langues (LIDILE) – Université de Rennes 2 – Université

Rennes 2 - UFR ALC - Place du Recteur Henri Le Moal - 35043 RENNES Cedex, France

 

La crise du COVID a imposé aux équipes d’enseignants une transition abrupte du tout ou quasi tout présentiel à un enseignement intégralement en ligne. Depuis mars 2020, trois ans se sont écoulés et nous avons pu observer un retour graduel à des conditions sanitaires permettant la remise en place des enseignements en présentiel. Pour autant, jusqu’à quel point ces derniers se sont-ils vus modifiés par les nouvelles pratiques instaurées par le passage en ligne ? Certaines pratiques jusqu’alors marginales, s’étant étendue pendant le confinement se sont-elles normalisées de manière pérenne ? Quelles nouvelles pratiques observe-t-on dans la classe de langue ? En d’autres termes jusqu’à quel point les littéracies numériques dans la classe de FLE ont-elles été modifiées par la pandémie (Moeglin, 2005) ?

A partir de l’exemple de notre cours de littérature en FLE, nous avons pu identifier la manière dont le passage en ligne de l’intégralité de nos cours a pu modifier à rebours nos cours en présentiel.

Partant d’une analyse des pratiques existantes avant le confinement, nous avons comparé le même cours à trois plans : tout en présentiel avant COVID, tout à distance et le retour en présentiel avec intégration de pratiques numériques au cours.

Notre hypothèse réside dans le fait que les contraintes créées par l’enseignement à distance a permis de produire des ressources et des stratégies d’enseignement-apprentissage (Guichon et Roussel, 2021) qu’on a pu intégrer à profit dans le cours en présentiel et dont certaines perdurent. L’analyse de ce cours nous a permis de poser des hyportèses sur la nature et le degré d’intégration de ces nouvelles pratiques, liminaires à une recherche étendue à un éventail plus large d’enseignant.

A partir d’une typologie des différents apports du numérique dans le cours présentiel, fondée sur les travaux de Quintin (dimensions pédagogique, organisationnelle et socio-affective) (2008) et sur d’autres critères de classement comme celui de la différenciation, de l’extension du champs des possibles au plan des interactions et des postures, nous avons élaboré un questionnaire que nous avons soumis à des enseignants de FLE et nous avons procédé à des entretiens plus approfondis pour vérifier les hypothèses liminaires sur les éléments d’intégration pérennes de nouvelles pratiques liées au confinement qui nous permettraient de dire que nous vivons une période de transition au plan didactique et pédagogique dans le domaine de l’enseignement-apprentissage des langues. C’est le résultat de cette enquête que nous présenterons dans le cadre de cette communication.

Mots-Clés: intégration, différenciation, littéracies numériques, interaction, acquisition

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