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La cartographie participative numérique comme interface de transition à de nouveaux espaces de socialisation pour des étudiants internationaux.

Jean-François Grassin

Interactions, Corpus, Apprentissages, Représentations – École Normale Supérieure [ENS] - Lyon, Université Lumière - Lyon II, CNRS : UMR5191 – France

 

Notre projet s’intéresse aux apprentissages et à la socialisation langagière (Duff, 2007) d’étudiant.e.s internationales.aux à l’université française par le prisme des expériences socio-spatiales dans l’environnement urbain (Auteur, 2019, 2020 ; Guichon et al., 2022). La transition qu’expérimentent ces étudiant.e.s pendant leur séjour d’études peut se définir à la fois en termes de ruptures et d’ajustements : une rupture impliquant des changements majeurs dans les attitudes et les comportements de l’individu pour s’ajuster à son nouvel environnement (Zittoun, 2009). Dans ce cadre, il nous parait impératif de veiller à ce que les étudiants dépassent le mode superficiellement touristique d’une perception impressionniste de leur lieu d’accueil pour s’engager de manière plus sophistiquée dans ses particularités sociales et culturelles (Walonen, 2015).

Notre communication se concentrera sur des ateliers qui ont abouti à la conception d’une application cartographique participative, comme alternative aux approches biographiques (voir González-Monteagudo, 2016 ; Molinié, 2004).

Nos analyses s’appuient à la fois sur des enregistrements vidéos de premiers ateliers cartographiques qui se sont déroulés en 2021-2022 et sur les données tirées des premiers ateliers utilisant l’application numérique.

Les cartes numériques interactives, en tant qu’architextes numériques (Jeanneret et Souchier, 1999) créent la possibilité de nouvelles formes de récit de soi : des micro-récits (Bamberg & Georgakopoulou, 2008) tissés dans l’espace géographique de la carte en une " cascade d’inscriptions" (Silvis et al., 2018) qui rendent tangible la présence et la participation sociale.

Les interfaces cartographiques contribuent à définir nos perceptions de l’espace que nous habitons comme le type d’interactions possible dans les lieux que nous fréquentons (de Souza e Silva, 2006). Notre application cartographique participative s’entend ainsi comme un dispositif exploratoire de la ville (Mellot, 2016), à la fois espace pragmatique, c’est-à-dire espace de vie, espace réflexif permettant de penser les ajustements et l’altérité, et espace performatif, pour agir et se mobiliser. Ainsi, nous étudions les traces multimodales laissées par les utilisateurs de l’application comme formes de visualisation (Pink et Hjorth, 2012). Leur contenu est le résultat des multiples éléments constitutifs du lieu à travers lesquels ils sont produits et des relations à ce lieu ; il s’agit de réalités ressenties, affectives et incarnées, où les engagements corporels et sociaux des personnes et leur façon d’être mobiles caractérisent différentes formes de socialité.

Une telle recherche en la matière peut aider au développement d’approches dispositives permettant de soutenir les transitions (académiques, culturelles, langagières) des étudiants internationaux. Elle s’inscrit dans l’axe 2 du colloque.

 

Bamberg, M., & Georgakopoulou, A. (2008). Small stories as a new perspective in narrative and identity analysis. Text & Talk - An Interdisciplinary Journal of Language, Discourse & Communication Studies, 28 (3), 377-396. https://doi.org/10.1515/TEXT.2008.018

Duff, P. A. (2007). Second language socialization as sociocultural theory: Insights and issues. Language Teaching, 40(4), 309-319. https://doi.org/10.1017/S0261444807004508

Auteur, 2019

Auteur, 2020

González-Monteagudo, J. (2016). Transitions et transformations des étudiants internationaux en contextes de mobilité académique. Pensée plurielle, 41 (1), 111-122. https://doi.org/10.3917/pp.041.0111

Guichon, N., Grassin, J.-F., Mathian, H., & Cunty, C. (2022). Représentations du processus d’inscription dans le territoire des étudiants chinois pendant leur séjour en France. In L. Ouvrard & C. Brumelot (Éds.), Numérique et didactique des langues et cultures (p. 1-22). Editions des archives contemporaines. https://doi.org/10.17184/eac.5760

Jeanneret, Y., & Souchier, E. (2005). L’énonciation éditoriale dans les écrits d’écran. Communication & Langages, 145(1), 3-15. https://doi.org/10.3406/colan.2005.335

Mellot, S. (2016). Les dispositifs exploratoires de la ville (dé) font-ils les nouveaux explorateurs? Sciences du Design, n◦ 3 (1), 79-91.

Molinié, M. (2004). Finalités du "biographique" en didactique des langues. Le français aujourd’hui, 147, 87-95. https://doi.org/10.3917/lfa.147.0087

Pink, S., & Hjorth, L. (2012). Emplaced Cartographies: Reconceptualising Camera Phone Practices in an Age of Locative Media. Media International Australia, 145 (1), 145-155. https://doi.org/10.1177/1329

de Souza e Silva, A. M. (2016). From Cyber to Hybrid: Mobile Technologies as Interfaces of Hybrid Spaces. Space and Culture. https://doi.org/10.1177/1206331206289022

Silvis, D., Taylor, K. H., & Stevens, R. (2018). Community technology mapping: Inscribing places when "everything is on the move". International Journal of Computer-Supported Collaborative Learning, 13 (2), 137-166. https://doi.org/10.1007/s11412-018-9275-0

Walonen, M. K. (2015). Applying Geocritical Theory to the Study Abroad Learning Experience. Frontiers: The Interdisciplinary Journal of Study Abroad, 25 (1), 37-46. https://doi.org/10.36366/frontiers.v25i1

Zittoun, T. (2009). Dynamics of Life-Course Transitions: A Methodological Reflection. In J. Valsiner, P. C. M. Molenaar, M. C. D. P. Lyra, & N. Chaudhary (Éds.), Dynamic Process Methodology in the Social and Developmental Sciences (p. 405-430). Springer US. https://doi.org/10.1007/978-0-387-95922-1_18

 

Mots-Clés: Cartographie participative numérique, étudiants internationaux, micro, récits, lieux, transition

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